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Dessin d'illustration d'Hermine Garnier

H comme handicapé.e.s, un podcast pour donner la parole aux concernés

Dans H comme handicapé.e.s, Hermine Garnier propose une discussion entre deux personnes concernées autour de différents sujets. Un moyen de donner la parole à des personnes sans cesse invisibilisées. La saison deux, qui débute le 25 février 2022, abordera entre autres le racisme, la grossophobie, ou encore la parentalité.

« Ce projet est né d’une colère », commence Hermine Garnier. Elle est l’animatrice et la créatrice du podcast H comme handicapé.e.s. Au début de la pandémie, elle remarque « un eugénisme ambiant et une invisibilisation des personnes handicapées encore plus forts, même s’ils sont toujours là aujourd’hui ».

C’est pour lutter contre cette invisibilisation qu’elle pense à « un espace de parole le plus safe possible, de concerné.e.s à concerné.e.s. Dans les pays francophones il n’y a pas ou peu d’espaces comme cela, à ma connaissance. C’est vraiment un oubli, en tout cas sur les podcasts. Certains parlent de handicap, de rares émissions font intervenir des personnes handicapées, mais souvent c’est un épisode perdu dans une centaine d’autres, avec des questions maladroites. C’est un manque et quelque chose que j’avais envie d’écouter : c’est pour ça que je me suis lancée ».

Des sujets variés : représentations culturelles, le véganisme, le voyage…

Pendant le premier confinement, elle réfléchit donc à des sujets et apprend seule, grâce à un podcast sur les coulisses des podcasts. « J’avais des bases en montage car j’ai fait des études d’audiovisuel, mais tout ce qui était enregistrement, matériel, c’était quelque chose que je ne connaissais pas. »

Dans la première saison de H comme handicapé.e.s, Hermine Garnier échange avec une invitée sur des sujets variés : l’importance de la représentation, les voyages, les tatouages, la communauté LGBT, le véganisme, l’accès à la culture… « Pour rechercher des invités, je pense à des personnes de mon entourage, ou plus souvent, je fais un appel à témoins dans des groupes sur les réseaux sociaux », explique-t-elle. Les épisodes sont aussi truffés de références culturelles représentant les personnes handicapées.

Mettre en avant des profils et des expériences de vie variés

Pour la deuxième saison, Hermine Garnier a décidé de changer de posture. « Deux personnes échangeront alors autour de sujets, d’oppressions ou expériences de vie pour lesquelles je ne suis pas directement concernée. Je vais adopter une position d’alliée. La saison deux abordera le racisme et le handicap, la grossophobie ou encore la parentalité. Je voulais mettre en avant les invités, que cela soit le plus diversifié possible au niveau des profils, des expériences, des formes de handicap. Il faut aussi montrer que les personnes handicapées ne sont pas que blanches, minces, en fauteuil roulant… »

Le podcast est sous-titré afin d’être accessible aux personnes sourdes ou malentendantes. « J’aimerais rémunérer les personnes qui m’aident à faire la retranscription. Une partie de mon AAH passe dans ce podcast, notamment pour l’héberger ou pour le matériel. Je travaille aussi avec une illustratrice que je paie. C’est elle qui a conçu le logo, les visuels sur les réseaux sociaux… J’ai créé un compte PayPal où ceux qui le souhaitent peuvent m’aider. »

Hermine Garnier reçoit de nombreux retours positifs. « Ce qui me fait le plus plaisir c’est lorsque des personnes handicapées me disent qu’elles se reconnaissent dans les témoignages. Des personnes valides me disent aussi qu’elles ont appris des choses. »

Le podcast devrait perdurer et évoluer. Elle a déjà prévu une saison 3, et sûrement une saison 4 dans laquelle elle imagine mettre en place des épisodes participatifs : « Les gens pourront proposer des sujets, s’enregistrer. On ne m’entendrait même plus. » Le premier épisode de la saison 2 sort le vendredi 25 février.

http://hcommehandipodcast.fr/fr

Un article de Mathilde Sire

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